Portrait d'apprenante : Justine Rault

Peux-tu te présenter ?

Je suis Justine. Après mes études à Sciences Po Toulouse j’ai travaillé pendant plusieurs années dans des théâtres subventionnés en tant que chargée de relations avec les publics. J’ai eu ensuite envie de revenir aux politiques publiques. Je travaille aujourd’hui et depuis 5 ans à la Mairie de St-Jacques de la Lande, à côté de Rennes, en tant que responsable de l'animation du territoire et de la vie associative. J’y ai à cœur de faciliter les initiatives des habitant·es du territoire, de créer des espaces de convivialité sur l’espace public, et de faire des ponts entre culture, citoyenneté, jeunesse et sport.

Pourquoi le D.U Espaces Communs ?

J’arrivais à un moment de ma carrière où j’avais besoin de prendre du recul, de rencontrer de nouvelles personnes et de nouvelles manières de travailler. J’avais envie de prendre le temps de la réflexion, et de le faire en collectif. J’avais aussi participé au programme TELA (Tiers-Espaces Lieux et Appropriations) coordonné par Coop’ Eskemm en 2021 et j’avais, depuis, envie de creuser le rôle des tiers-lieux sur nos territoires. Par ailleurs, au titre de mes fonctions, je coordonne plusieurs équipements de quartier qui sont mis à disposition d’association et j’avais besoin d’outils pour améliorer la mutualisation de ces espaces. Et puis j’ai deux supers amis qui me l'ont très bien vendu, alors merci à eux !

Quel est ton meilleur souvenir de session du D.U ?

J’en ai plein ! Mais je crois que celui qui me restera le plus en tête c’était pendant la session “Publics et programmation” à Marseille. On était dans le lieu incroyable du Bureau des guides, la Maison Lull. Après une journée sous le soleil dans le jardin de la Maison, on a pris le temps d’aller sur les hauteurs, et de tomber sur un point de vue totalement préservé mais absolument magnifique sur Marseille. Moi qui ne connais pas bien cette ville, je ne m’attendais pas du tout à ça ! On était tous·tes ébahi·es par la beauté de cet endroit. C’était un moment suspendu, hors du temps. Le lendemain, on a eu carte blanche pour imaginer un programme pour ce lieu qui n’en avait pas encore. C’était beau de voir comment chaque groupe s’est senti investi et inspiré par ce lieu.

Si tu étais maire d'un village, qu'est-ce que tu rêverais de mettre en place ?

Je rêverais d’investir beaucoup plus l’espace public. Je ferais installer une grande halle couverte sur la place centrale, une sorte de “place publique avec un toit”, qui pourrait accueillir une grande diversité d’activités : d’un skatepark à un marché de producteurs, des jeux dessinés au sol, une scène pour y organiser des concerts, ou juste des assises pour se poser. J’aurais une attention particulière à ce que différents publics puissent s’y croiser, notamment de différentes générations, pour y créer des rencontres et du lien. Ce serait une cour de récré pour petit·es et grand·es ! Parallèlement, je serais vigilante à ce que la collectivité puisse accompagner du mieux possible les projets citoyens, en gagnant en transparence et en agilité. 

Que pouvons-nous apprendre des espaces communs pour écrire demain ?

Je crois que ce qui me touche le plus dans les espaces communs c’est l’hybridation des activités et le croisement des publics. Ce n’est pas simple, mais on s’oriente vers une époque où nous n’aurons pas d’autre choix que celui de la mutualisation et du faire ensemble. En ça les espaces communs sont une vraie école : comment composer ensemble, entre personnes différentes aux intérêts parfois divergents, dans un espace contraint, à construire un projet de territoire, solidaire, qui nous rassemble. C’est une belle métaphore de ce que devrait être notre société.