Peux-tu te présenter ?
Je m'appelle Céline, je suis une personne curieuse, ce qui me pousse à explorer des horizons variés dans ma vie personnelle et professionnelle. Il y a quelques années, j'ai co-développé un projet d'agriculture urbaine en tant qu'entrepreneure sociale, en travaillant sur l'aménagement des espaces naturels en ville comme leviers de rencontres et d’inclusion. Attirée par ces enjeux, j'ai élargi mes compétences et suis aujourd'hui consultante en urbanisme. J'accompagne les acteurs des territoires dans leurs projets d'aménagement, avec un focus sur la programmation urbaine par les usages et l'implication des communautés locales pour favoriser l'appropriation des projets.
Pourquoi le D.U Espaces Communs ?
Il y a deux ans, j’ai intégré un collectif avec pour ambition de créer un lieu culturel ouvert sur le quartier, capable d’évoluer au gré des envies et des besoins des personnes qui viendraient s’y investir. Le D.U m’a offert l’opportunité de réfléchir à la manière dont notre association a construit ce projet, tout en explorant l’ambivalence qui m’habite concernant l’action publique, sa place et ses interactions avec la société civile. Aujourd’hui, il me semble crucial de repenser nos approches dans la conception et la mise en œuvre des projets.

Si tu étais maire d'un village, qu'est-ce que tu rêverais de mettre en place ?
Réformer notre système publique en soutenant une révolution citoyenne!? Plus sérieusement, pourquoi ne pas commencer par identifier les terrains vacants, sous-occupés ou/et communaux, afin de les transformer en espaces dédiés aux communs ? Ces lieux pourraient être développés en collaboration avec les habitant.e.s et les acteurs locaux, en tenant compte des enjeux prioritaires du territoire. L’objectif serait de placer l’intérêt collectif et la préservation des ressources communes au cœur de ces projets (fini les mégabassines, les lobbys en tout genre et les prix de marché délirants !). Ces espaces pourraient devenir des espaces d’expérimentation et de partage pour l’avenir. Cela peut paraître idéaliste, mais je suis convaincue que c’est réalisable!
Quel est ton meilleur souvenir de session du D.U ?
Le premier qui me vient à l'esprit est ma participation à la session à Naples. Je venais de terminer le D.U et avais postulé pour le programme européen BASICC. Le programme vise à élaborer un référentiel commun sur les compétences liées au développement des espaces communs, avec la contribution de partenaires européens, d'organismes de formation, ainsi que de professionnel.le.s de l'enseignement et de la recherche. J'étais ravie, d'une part, de retrouver des personnes rencontrées à l'occasion des précédentes sessions, mais également touchée par les différences de contexte socio-politique et culturel, les outils de gouvernance, et le militantisme des acteurs investis dans la vie de ces "benes communes".
Une rencontre particulièrement marquante a été celle avec une activiste italienne travaillant sur les problématiques de l'habitat dans une ville littorale comme Naples, confrontée aux défis du sur-tourisme. Cette situation a fait écho à mon expérience à Marseille, où j'ai évolué ces dix dernières années, et à des thématiques que je cherche aussi à approfondir dans mon travail. Cela m'a également rappelé les interventions des "Soulèvements de la Terre" et les enjeux hyper-locaux, spécifiques à chaque territoire, mais qui dépassent pourtant les frontières pour porter une vision commune des biens partagés.
Que pouvons-nous apprendre des espaces communs pour écrire demain ?
Pour demain ? Davantage d'espaces de dialogue, une plus grande tolérance, et des modèles de gouvernance inspirés des principes des communs. Des ressources, des biens et des services à partager entre divers bénéficiaires, avec des droits mais aussi des devoirs collectivement définis pour préserver ce dont nous bénéficions, au-delà de nos usages individuels. Une démarche particulièrement pertinente face à des ressources limitées et dans une société où les fractures et les inégalités ne cessent de s'accentuer…
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