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Portrait d'apprenante : Manon Destruel

Peux tu te présenter ?

Je suis diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand depuis 2018. Je me suis ensuite spécialisée dans les Risques Majeurs, naturels et anthropiques, à l’ENSA de Paris-Belleville. J’ai exercé à Mayotte en agence d’architecture notamment sur des sujets de Résorption de l’Habitat Indigne (RHI). Quand je suis rentrée en métropole, j’ai eu envie de voir l’envers du décor et de passer de la maîtrise d’œuvre à la maîtrise d’ouvrage. Je suis convaincu que l’architecte a aussi sa place dans les collectivités territoriales. Par opposition à l’aménagement, le « ménagement » des territoires semble aujourd’hui incontournable. Je travaille désormais pour une mairie dans les Alpes au poste de cheffe de projet pour une opération de renouvellement urbain. L’enjeu est de piloter et de coordonner le renouveau d’un quartier sur l’emprise d’une caserne militaire, c’est-à-dire concrètement la création d’environ 370 logements ; la réalisation de plus de 2ha d’espace public ; l’accompagnement d’un projet d’habitat participatif ; le développement d’un projet d’espaces communs dont la particularité est de se déployer à la fois dans un lieu existant plutôt culturel et associatif appelé La Friche et dans un bâtiment nouveau afin de créer un écosystème d’espace commun dans le quartier.


📸 Credits to Romane Charraud


Pourquoi le DU Espaces Communs ?

Faire le DU est une opportunité de montée en compétence sur ce sujet très vaste des espaces communs. J’en avais besoin à titre professionnel dans le cadre de mes missions. A titre personnel, cette thématique m’attire car elle est très transversale et croise de nombreux enjeux. Le DU c’est un fond très riche avec des intervenants diversifiés mais c’est aussi une forme pédagogique très intéressante basée sur un apprentissage actif et collectif. Ce format un peu atypique m’a permis de faire un pas de côté et de regarder le sujet par d’autres prismes que celui de la collectivité. Ce temps d’apprentissage individuel a aussi été l’occasion de réfléchir à la montée en compétence de « l’équipe projet » et des élus. Cette question de la formation et de l’acculturation peut avoir un impact considérable sur la réussite des projets d’espaces communs mais également sur le portage politique associé.


Si tu étais maire d'un village, qu'est-ce que tu rêverais de mettre en place ?

L’échelon local parait être le bon endroit pour expérimenter et tester de nouvelles pratiques d’habiter, de faire ensemble, de gouvernance. Les collectivités territoriales devraient être facilitatrices et encourager les différentes initiatives qui prennent vie dans les communes. Si j’étais maire, je m’attacherais à créer de manière complémentaire le cadre favorable à la naissance des projets et à faire tomber les barrières qui entourent la « puissance publique ».


Quel est ton meilleur souvenir de session du DU?

Sans aucun doute la session à la Perm (Billom) qui a été l’occasion de construire un langage commun avec une partie de « l’équipe projet » et le maire de la commune dans laquelle je travaille. Ces quatre jours ont créé une base de connaissances et de références partagées indispensables. En fait, accompagner et porter le développement d’un projet d’espace commun c’est avant tout rassembler des acteurs autour de valeurs communes.


Que pouvons-nous apprendre des espaces communs pour écrire demain ?

Que ce soit en contexte très urbain ou plus rural, les espaces communs apparaissent comme des lieux de respiration, de coopération, de réflexion et d’expérimentation nécessaires au renouvellement des modes de faire et de vivre ensemble. Ces lieux sont capables de faire bouger les lignes et de mettre au défi la sphère publique de s’adapter aux besoins contemporains de la société. Leur caractère polymorphe, tant en termes d’usages que de gouvernance ou de temporalité, leur donne la capacité de se réinventer avec agilité tout en prenant soin du collectif.

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